quinta-feira, 5 de dezembro de 2013

Dimas Macedo et as Parole

                  José Telles

                           Tela de Vando Figueiredo

                 Les Aventures du Professeur Closeau (Fortaleza/Rio/São Paulo, Editora ABC, 2006), de Monsieur Altere Aretino, se déroulent dans un Paris tortueux, avec ses maisons étroites, serrées, fiévreuses, fourmillant de monde d'avant le Baron Haussmann, préfet de la Seine et responsable des grands travaux de Paris (1809-1891).

               Ma vie ne serait remplie sans cette rencontre avec le Professeur Closeau. Et pour fêter cet événement je veux partager avec vous les gloires de ce moment merveilleux. Et quelle suprise!

                 Aretino, on le sait, a repoussé ce livre autant qu’il a pu. Mais l’oeuvre s’imposa à lui farouchement. Et le résultat est là.

               Je ne suis pas du genre à émettre d’éloges sans la liberté de blâmer. Mais force est de constater que le travail de Monsieur Altere Aretino est une critique parfaite de la morale érotique moderne malgré un sentiment de malaise devant la morale de cette époque. Il construit avec une parole simple et magique une histoire qui suscite l’intérêt grandissant au fur et à mesure que se déroule la dance érotique de chaque personnage, avec beauté et rythme. Et le lecteur a, à son tour, la sensation qu’il peut aussi changer la société autant que ses personnages, qui sont, on s'en doute, comme des bombes sur le point d’exploser. 

               La qualité du texte n’est pas inattendue, car Monsieur Altere est un philosophe, un littéraire, mais surtout un professeur reconnu. On veut bien se taire une seconde pour écouter Closeau:“L’idéal romantique représenterait le triomphe du sujet sur l’objet, c’est-à-dire de ses sentiments, de ses aspirations et de ses volontés contre le formalisme des règles en général, qu’elles soient techniques, morales ou esthétiques”. Ici, comme partout, l’auteur est passionné pour la vie et pour l’amour et veut partager avec le lecteur son libéralisme, son esprit universel, son désir fou ou rationnel d’aimer et d’être aimé. Et il engage le lecteur à participer de toutes ses convictions.

                 Le Professeur Closeau prend le parti pris de la séxualité et présente au monde l’homme dans sa voracité charnelle. Il veut vivre dans un monde différent mais sans faux-semblant. C'est une étude sociologique, philosophique et, pourquoi pas, de Droit également. 

                 Closeau est jeune d’esprit, affectueux et sensible, mais moderne aussi. Il est néanmoins une âme profondément troublée. Au coeur de l’oeuvre on voit son esprit vagabonder, privilégiant la vie par dessus tout, mais paradoxalement aussi écoeuré de la société de cette époque. Closeau délègue à la Femme tout le bien-être et le savoir-faire de cette pratique qui retombe sur l'Homme. 

               Closeau critique les limites sociales imposées aux manifestations libertaires de l’amour. Et si quelque droit pouvait réglementer les relations amoureuses, disait Closeau, “ce serait le droit naturel et aucun autre, même pas le canonique”. Voilà! On a la sensation qu'il saute dans le vide sans parachute! C’est une révolution des moeurs, une guerre absolue contre le pouvoir, l’aristocratie, et surtout, contre le pouvoir de l’église. C’est une crampe au mollet du pouvoir! Et on laisse échapper un soupir d'admiration pour un si beau courage. Tout est poésie. Dans cette oeuvre, l’auteur développe sa connaissance sur l’homme, son âme, son esprit, son animalité. 

               Serions-nous devant la beauté de la sexualité dans Lolita de Nabokov? Ou sommes-nous devant l’esprit courageux et actuel de Pétrone dans Le Satiricon (66 apr. J.- C.)? 

             Pour terminer, du fonds du coeur, je vous dis combien cet ouvrage m'a plu. L’auteur est comme un enfant devant un cadeau inespéré. Je ne vous en dis pas plus: c’est du beau travail. Un conseil : lisez-le! Nous entendrons encore longtemps le nom du Professeur Aretino. Sa gloire vivra toujours.  Et deviendra, qui sait, un livre de chevet.


                                                        in revista  Literapia,
                                                                                                                                           Fortaleza,  nº 14, 2007.

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