Tela de Vando Figueiredo
Les Aventures du Professeur
Closeau (Fortaleza/Rio/São Paulo, Editora ABC, 2006), de Monsieur Altere
Aretino, se déroulent dans un Paris tortueux, avec ses maisons étroites,
serrées, fiévreuses, fourmillant de monde d'avant le Baron Haussmann, préfet de
la Seine et responsable des grands travaux de Paris (1809-1891).
Ma vie ne serait remplie sans
cette rencontre avec le Professeur Closeau. Et pour fêter cet événement je veux
partager avec vous les gloires de ce moment merveilleux. Et quelle suprise!
Aretino, on le sait, a
repoussé ce livre autant qu’il a pu. Mais l’oeuvre s’imposa à lui farouchement.
Et le résultat est là.
Je ne suis pas du genre à
émettre d’éloges sans la liberté de blâmer. Mais force est de constater que le
travail de Monsieur Altere Aretino est une critique parfaite de la morale
érotique moderne malgré un sentiment de malaise devant la morale de cette
époque. Il construit avec une parole simple et magique une histoire qui suscite
l’intérêt grandissant au fur et à mesure que se déroule la dance érotique de
chaque personnage, avec beauté et rythme. Et
le lecteur a, à son tour, la sensation qu’il peut aussi changer la société
autant que ses personnages, qui sont, on s'en doute, comme des bombes sur le
point d’exploser.
La qualité du texte n’est pas inattendue, car Monsieur Altere est un
philosophe, un littéraire, mais surtout un professeur reconnu. On veut bien se
taire une seconde pour écouter Closeau:“L’idéal romantique représenterait le
triomphe du sujet sur l’objet, c’est-à-dire de ses sentiments, de ses
aspirations et de ses volontés contre le formalisme des règles en général,
qu’elles soient techniques, morales ou esthétiques”. Ici, comme partout,
l’auteur est passionné pour la vie et pour l’amour et veut partager avec le
lecteur son libéralisme, son esprit universel, son désir fou ou rationnel
d’aimer et d’être aimé. Et il engage le lecteur à participer de toutes
ses convictions.
Le Professeur Closeau prend le parti pris
de la séxualité et présente au monde l’homme dans sa voracité charnelle. Il veut vivre dans un monde différent mais sans faux-semblant. C'est une
étude sociologique, philosophique et, pourquoi pas, de Droit également.
Closeau est jeune d’esprit, affectueux et sensible, mais moderne aussi.
Il est néanmoins une âme profondément troublée. Au coeur de l’oeuvre on voit
son esprit vagabonder, privilégiant la vie par dessus tout, mais paradoxalement
aussi écoeuré de la société de cette époque. Closeau délègue à la Femme
tout le bien-être et le savoir-faire de cette pratique qui retombe sur l'Homme.
Closeau critique les limites
sociales imposées aux manifestations libertaires de l’amour. Et si quelque
droit pouvait réglementer les relations amoureuses, disait Closeau, “ce serait
le droit naturel et aucun autre, même pas le canonique”. Voilà! On a la sensation qu'il saute dans le vide sans parachute! C’est
une révolution des moeurs, une guerre absolue contre le pouvoir,
l’aristocratie, et surtout, contre le pouvoir de l’église. C’est une crampe au
mollet du pouvoir! Et on laisse échapper un soupir d'admiration pour un si beau
courage. Tout est poésie. Dans cette oeuvre, l’auteur développe sa connaissance
sur l’homme, son âme, son esprit, son animalité.
Serions-nous devant la beauté de
la sexualité dans Lolita de Nabokov? Ou sommes-nous devant l’esprit
courageux et actuel de Pétrone dans Le Satiricon (66 apr. J.- C.)?
Pour terminer, du fonds du coeur, je
vous dis combien cet ouvrage m'a plu. L’auteur est comme un
enfant devant un cadeau inespéré. Je ne vous en dis pas plus: c’est du beau
travail. Un conseil : lisez-le! Nous entendrons encore
longtemps le nom du Professeur Aretino. Sa gloire vivra toujours. Et deviendra, qui sait, un livre de chevet.
in revista Literapia,
Fortaleza, nº
14, 2007.
Nenhum comentário:
Postar um comentário